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EXPLOSION DEMOGRAPHIQUE ET URBANISATION DE LA VILLE DE BRAZZAVILLE : UNE APPROCHE SOCIO-GEOGRAPHIQUE
Résumé
En tant que création coloniale, Brazzaville s’est d’abord développée en fonction des objectifs politico-économiques du pouvoir colonial. L’indépendance acquise par le Congo dans les années soixante, loin de freiner le processus d’urbanisation, l’a au contraire accéléré. Depuis, on assiste à un phénomène ininterrompu: l’afflux massif des ruraux vers la capitale.
Gonflée par l’exode rural qui s’est accéléré ces dernières années, la ville a débordé depuis longtemps son périmètre urbain initial pour englober dans sa sphère plusieurs quartiers périphériques. Les quelques chiffres avancés suffisent pour démontrer la croissance démographique impressionnante de cette ville et aussi les nombreux problèmes auxquels se trouve confrontée sa population.
L’organisation de l’espace urbain reflète l’origine coloniale de Brazzaville, dans une dualité socio-économique qui trahit l’incapacité des pouvoirs publics à maîtriser une croissance spatiale qui est pour l’essentiel le fruit de l’initiative privée génératrice de quartiers périphériques sous-équipés et en extension permanente.
Ces quartiers sont, de toute évidence, la projection spatiale d’une croissance démographique urbaine due à la fois à l’exode rural, qui se poursuit de manière accélérée depuis les indépendances, et au fort excédent des naissances par rapport aux décès, qui caractérise la société urbaine. Cependant, la relation entre les deux phénomènes apparaît comme relativement indirecte, car dans la plupart des cas, les nouveaux quartiers sont avant tout des quartiers de desserrement, qui se peuplent des gens déjà urbanisés, et préalablement installés dans les quartiers plus anciens.
Les autres raisons qui poussent ces citadins à s’installer dans les zones périphériques sont diverses et variées. Elles vont des prix élevés des loyers dans les quartiers anciens au désir ardent de devenir propriétaire de sa propre maison, en passant par le coût relativement bas des parcelles dans les nouveaux quartiers et les modalités d’acquisition des terrains relativement souples.
Abstract
As a colonial creation, Brazzaville was first developed in terms of politico-economic objectives of the colonial power. The independence acquired by Congo in the sixties, far from slowing down the process of urbanization, has instead accelerated. Since then, there has been a continuous phenomenon: the massive influx of rural people towards the capital.
Inflated by the rural exodus that has accelerated these last years, the city extended beyond its urban perimeter. The little data we have is enough to show the remarkable growth of this city and also the various problems facing its population.
The organization of urban space reflects the original colonial Brazzaville, in a dual socio-economic. And that betrays the inability of governments to control the city growth which essentially derives from the effect of private initiatives generating under-equipped and a permanent extension suburban areas.
These districts are, obviously, the projection space of urban population growth due to both the rural exodus, which continues on an accelerating since independence, and the strong excess of births over deaths, which characterizes urban society. However, the relationship between the two phenomena seems to be relatively indirect, because in most cases, new districts are above all areas of loosening. Those areas inhabit people already urbanized, and previously installed in older neighbourhoods.
The other reasons that make these cities to settle in peripheral areas are various and diverse. Those reasons are: high prices of rents in the old districts, burning desire of becoming owner of one's house, the relatively low cost of plots in new areas and finally, the modalities of land acquisition which are relatively flexible.